Avertissement
Le lecteur trouvera dans ce dictionnaire certains termes et expressions qui pourront paraître indélicats ou crus. Je tiens à préciser que si j’explicite ces mots, c’est parce qu’ils font partie intégrante du langage que j’entends dans l’exercice de ma profession.
Les métiers du médico-social sont éprouvants à bien des égards : physiquement, psychiquement, et par leur caractère répétitif. Dans ce contexte particulièrement exigeant, les mots parfois indélicats que vous découvrirez prennent un sens appuyé car l’écriture de ce dictionnaire est pour moi un exutoire.
Je demande donc l’indulgence du lecteur face à ces expressions qui, bien qu’elles puissent choquer, reflètent une réalité professionnelle que je souhaite documenter avec humour.
Au-delà de cet aspect, mon objectif est également de transmettre un savoir qui, je le sais, peut étonner une personne extérieure au monde des soins. Pourtant, ce savoir nous concerne tous, que ce soit pour nous-mêmes ou notre entourage, car les soins sont notre lot quotidien.
Je vous invite donc à aborder cette lecture avec bienveillance et ouverture d’esprit, en gardant à l’esprit le contexte professionnel particulier dans lequel ces termes prennent leur sens et j’ajoute que mon écriture a le biais de ma position d’auxiliaire de soin et non d’éducateur ou de soignant.
Index
- Aller – retour
- Autonomie
- Bientraitance
- Bandes de contention
- Bouffée de vielle
- Cartographie
- Cassé
- Cibler
- Chaise garde-robe
- Chariot-douche
- Chosifier
- Chute
- Confidentialité
- Crabe, faire le
- Chronobiologie
- Culculpédie
- Deuil blanc
- Grenouillère
- Effet hamster
- Effleurer
- Emballer
- Ensuquer
- Épuisement professionnel
- Fiche des tâches
- Homéostasie
- Loi du temps magique
- Lune de miel
- Médecine à la montre
- Méthode
- Note d’information
- Patois
- Perle du Limousin
- Pinocchio, Marguerite
- Placard
- Pourri
- Prendre le godet
- Premiers secours
- Protocole
- Rôle propre
- Recul professionnel
- Selles
- Serpillo-thérapeute
- Schéma corporel
- Sucer le nerf
- Syndrome de Fort Boyard
- Le syndrome précuspulaire
- Tartinotérapie
- Tempête, prendre la
- Test à l’eau oxygénée
- Test du pli cutané
- Tête dans le guidon, la
- Torcheculrologue
- Toupiner
- Transfert
- Trotinothérapeute
- Vernis
- VMC
- Hildegarde, de, Bigen
- Canguilhem, Georges
- Kübler-Ross, Elisabeth
- Miller, Alice
- Montessori, Maria
- Ogien, Ruwen
- Rogers, Carl
- Salerne De, Trotula
- Sullivan, Anne
- Winckler, Martin
Mots communs
Aller – retour, faire un (Verb. Bio.) : Quand il n’est pas possible de réaliser un prélèvement d’urine dans un gobelet, l’infirmière n’a d’autre choix que d’aller les chercher dans la vessie via une tubulure. Elle dira alors qu’elle va faire un aller-retour car elle repartira avec des urines mais aussi avec sa tubulure.
Autonomie (Fem. RTFM) : Capacité à prendre une décision, à faire un choix cohérent et stratégique. Cette notion est différente de celle de l’indépendance, bien qu’elles soient souvent prises l’une pour l’autre. En effet, où est l’autonomie et l’indépendance de la personne qui veut du chocolat mais qui n’a pas de bras ?
Bientraitance (Fem. RTFM.) : Principes positifs de savoir-être et de savoir-faire envers autrui, directement conditionnés par les moyens mis en œuvre par le législateur. Par effet de cause, il convient de parler de bienséance versus maltraitance institutionnelle. Dans la mesure où la maltraitance du soignant s’explique par celle qu’il reçoit de l’institution, on parle alors de négligence. À noter que le législateur n’a pas à subir les formations sur la bientraitance ; il est donc permis de se demander sur quel champ d’expertise ce dernier se base pour exercer sa fonction.
Bandes de contention, bas ou chaussettes (Fem. Matos.): Les bandes et bas et chaussettes sont les dispositifs médicaux en nylon prescrits pour plusieurs raisons. Les deux raisons les plus évidentes est de prévenir la thrombose veineuse et les gonflements (œdèmes). Les bandes, bas ou chaussettes compriment les jambes pour faciliter le retour veineux. Il faut comprendre que le sang riche en oxygène pour nourrir tout le corps est envoyé par le cœur autant que pompe, mais une fois qu’il à fait son travail, il doit remonter au cœur par d’autre moyens. Quand on se met sur nos pieds, on active le retour veineux, comme quand on écrase une éponge dans l’eau. Quand le retour veineux est perturbé, les bandes, bas et chaussettes interviennent.
Leurs usages demandes quelques connaissances :
- Il est important de savoir que plus il est désagréable de les porter (quand il fait chaud), plus il est vital de les porter.
- Le soignant doit savoir qu’il ne faut pas laisser de plis mais qu’il faut faire un plis d’aisance, c’est-à-dire tirer sur le bout de la chaussette pour éviter la compression des orteils et par là éviter les points d’appuis, qu’il ne faut pas les mettre s’il y a une excoriation de la peau à moins de mettre un pansement.
- Le soignant devra toujours faire attention à ne pas les retirer trop vite, car si il y a une excoriation, il est possible de scalper la peau en retirant le bas. Les excoriations sont des plaies, le sang coagule dans la matière de la bande, bas ou chaussette et quand on la retire, elle entraîne la peau superficielle sur une grande surface, c’est-à-dire un scalp. Il s’écoule alors du liquide lymphatique, c’est impressionnant à voir.
- Le soignant ne devra jamais, au grand jamais, retirer les bandes de contention, bas ou chaussettes quand la personne est debout, au risque de créer une stase du sang veineux et de favoriser un caillot et donc de faire le contraire de ce qu’on attend d’une bande, bas ou chaussette.
Si vous voyez la tante avec des « jambes comme des poteaux » et qui refuse d’aller en balade, c’est qu’elle a des bas et qu’elle ne veut pas les mettre. Proposez-lui quelque chose pour surélever les jambes. Surélever les jambes limite les gonflements.
Bouffée de vielle (Fem, Bio) : Une bouffée de vielle est cette sensation soudaine et intense de vertige et de chaleur qui envahit le visage, le cou et le torse d’une femme, typique de la ménopause mais souvent aggravée par le stress au travail. Ces épisodes, très en avance de la vrai ménopause, sont accompagnés de rougeurs, de transpiration excessive et parfois de palpitations et peuvent être déclenchées par des situations professionnelles stressantes comme un conflit avec un collègue ou une surcharge de travail, transformant ainsi le service en véritable sauna personnel et rappelant cruellement que l’équilibre hormonal et la pression professionnelle ne font pas bon ménage.
Cartographie (Fem. RTFM) : La cartographie en médecine consiste notamment à mettre des indications sur le corps, comme on le ferait sur une carte. Par exemple, il est possible de faire le contour d’une rougeur sur la peau au marqueur pour voir si cette région s’est développée le lendemain ; il faudra alors mettre à jour la carte. Lors d’un tubertest, la cartographie autour du site d’injection permet de mesurer la réaction et d’en déduire s’il y a eu vaccination au BCG ou non. Enfin, en chirurgie, on cartographie le membre droit ou gauche à opérer pour prévenir une fâcheuse erreur. Cependant, la cartographie la plus connue serait celle qui consiste à marquer des preuves d’amour sur le plâtre du patient en faisant des graphes et glyphes avec des petits cœurs.
Cassé (Masc. Alim.) : À la demande, café au lait enrichi de biscotte, qui fait office de dîner. Il existe des variantes avec du vin.
Cibler (Verbe. RTFM) : Cibler désigne le processus de transmission informatisé et éclair qui inclut une donnée, une action et un résultat. Dans ce cadre, l’auteur de la cible initie une action basée sur une donnée spécifique, mais il est important de souligner que le résultat final échappe souvent à son contrôle. En effet, ce sont le plus souvent les personnes à qui les soins sont délégués qui observent la donnée initiale, décrivent l’action effectuée sur le moment, puis demandent une conduite à tenir. Ceux qui ont délégué les soins sont alors responsables de l’ajustement de l’action et de l’évaluation des résultats.
Dans cette dynamique, ceux qui reçoivent la délégation ne choisissent pas toujours les actions à entreprendre. Ils les proposent ou les devinent souvent grâce à une connivence établie avec ceux qui délèguent les soins. Cette interaction peut parfois mener à des résultats inattendus, et certaines cibles peuvent paraître contradictoires selon l’expérience rapportée par les différents métiers.
Envisager l’introduction d’un community manager dans le domaine des soins pourrait sembler utopique, mais cette idée pourrait révolutionner la manière dont les cibles sont animées. Ce professionnel serait chargé de relancer les actions, d’interagir avec les différents acteurs et de valider les résultats obtenus. En favorisant une communication fluide et une gestion proactive, un community manager pourrait contribuer à une meilleure synergie entre ceux qui délèguent et ceux qui exécutent, tout en veillant à ce que les retours d’expérience soient pris en compte pour améliorer continuellement le processus.
Chaise garde-robe (Fem, Matos.) : matériel désigné de la sorte par pudibonderie afin de pas évoquer le simple fait qu’il s’agit d’une chaise, amovible, pour faire caca.
Chariot-douche (Masc. Matos.) : Chariot équipé d’un matelas en polyester, avec des barrières de sécurité et une évacuation de l’eau, afin de permettre une douche aux personnes alitées. Il apporte un certain confort à l’auxiliaire de soin, malgré les nombreuses manipulations que cet équipement suppose, et permet le contact avec l’eau coulante sans restriction. Cependant, il faut faire attention à la sécurité, car avec le savon, le chariot-douche rappelle étrangement l’épreuve au savon noir du célèbre jeu Interville.
Chosifier, chosification (verbe, éthique) : capacité du soignant à considérer le patient comme un objet de soin plutôt qu’un sujet qui a besoin ou demande des soins. Le patient appartient alors au soignant qui n’a pas son mot à dire. Ce principe existe aussi dans l’éducation. La chosification, ou réification permet au professionnel d’atteindre son objectif sans être embarrassé par le désirs et le retours du sujet. Il n’a pas son mot à dire et doit recevoir l’acte de soin ou d’éducation. Il s’agit alors d’une relation nocebo car ceci assujetti le patient. Toutefois, c’est parfois le seul moyen d’atteindre une personne qui a un besoin premier troublé, par exemple une personne dépendante refuse la douche depuis tellement de temps qu’il se met en danger ; Si le soignant vient pratiquer une douche et non venir prendre en soin une personne ayant besoin d’une douche, et que le patient à le sentiment qu’on ne viens pas le voir pour l’accompagner à la douche mais que le soignant est là pour faire une douche, alors il est possible que le frein à la douche soit à ce moment là disparu,et que cette posture de réification s’inscrive alors dans une absence de relation mais pour le coup placebo.
Chute
Confidentialité (Masc. Archéologie) : Notion tombée en désuétude à la suite de la crise de la COVID-19, qui garantit le secret de la vie privée.
Crabe, faire le (Verb. RTFM.) : Action d’une personne ayant des troubles du comportement qui consiste, involontairement, à retenir en main tout ce qui passe à proximité. Il est impossible de retirer un vêtement dans ces conditions ou d’aider à laver les mains. Chez le bébé, il s’agit du grasping et on retrouve de comportement chez la personne avec troubles cognitif. Il convient de trouver un doudou pour apaiser la personne, le chant peut-être un doudou de substitution car c’est une vibration et donc un toucher.
Chronobiologie (Fem, Bio) : Les chronotypes désignent les préférences individuelles en matière de rythme de sommeil et d’éveil, classant les personnes en deux grandes catégories : les « matinaux » (ou « couche-tôt ») et les « nocturnes » (ou « couche-tard »). Les matinaux ont tendance à se lever tôt et à être plus actifs durant la matinée, tandis que les nocturnes préfèrent rester éveillés tard et se lever plus tard dans la journée.
Le respect des habitudes de sommeil en fonction de son chronotype est crucial pour le bien-être général. Une synchronisation adéquate avec son rythme biologique peut contribuer à réduire les troubles du comportement, tels que l’anxiété et la dépression, ainsi qu’à diminuer la nécessité de traitements médicamenteux. En favorisant un sommeil de qualité et en respectant les heures d’éveil naturelles, les individus peuvent améliorer leur santé mentale et physique, optimisant ainsi leur qualité de vie.
Culculpédie (Fem. RTFM.) : Moyen de locomotion qui permet de se reculer en avançant sur les fesses pour se remonter dans le lit.
Deuil blanc : État émotionnel dans lequel une personne fait le deuil d’un proche encore vivant tel qu’il le connaissait, souvent en raison de troubles neurocognitifs. Ce type de deuil se manifeste par une perte anticipée, où l’individu doit accepter que la personne aimée ne soit plus celle qu’il a connue. Les proches sont souvent empêchés par leurs propres souvenirs, qu’ils ne peuvent plus partager, car il n’y a plus de socle commun à la relation, ce qui rend le processus de deuil d’autant plus complexe et douloureux. Pour exemple, imaginez le cas d’un époux dont la femme a formé un lien affectif avec un autre résident dans sa structure d’accueil.
Grenouillère, Babygros (Fem. Matos.) : Vêtement de type contention et uniquement sur ordonnance. c’est un habit d’une pièce que la personne accueillis ne peux retirer seul. Ce vêtement amène du confort et de la sérénité, bien être qui sera essentiellement ressentie par l’accueillant dans un cercle vertueux. Le babygros est une marque déposé qui est devenu un nom commun (la marque s’adresse aux bébé). Afin d’adapter le nom pour un public adulte, certain initiatives émergent comme celui de combinaison mais aussi papigros & mamigros (avec des motifs fleures).
Effet hamster : Trouble du comportement d’une personne démente qui consiste à cumuler dans sa bouche les bouchées sans les avaler au fur et à mesure, tout en restant discrète afin que cela ne soit pas trop visible de l’extérieur. Pour les sujets n’ayant pas de dents, cela peut durer des heures entières sans l’intervention du professionnel. Les personnes qui développent ce trouble, en tant que débutants, ont vraiment l’air d’un hamster.
Effleurer (verbe, RTFM) : Dans le contexte des soins, effleurer est un geste que tout soignant effectue pour atténuer les rougeurs et les points d’appuis. Il s’agit d’une technique qui, en théorie, inclut également des mouvements spécifiques pour atténuer les œdèmes, le massage lymphatique. Il est important de noter que, bien que l’action d’effleurer soit en réalité un massage, l’emploi de ce terme est réservé aux kinésithérapeutes. Cependant, en pratique, le soignant n’a souvent pas le temps de réaliser ces gestes en profondeur. Le soignant peut s’aider ou non de crèmes ou d’huiles de soins pour réaliser ces gestes.
Emballer : (Verb. TRFM.) : Action réalisée par l’auxiliaire de soin qui consiste à coincer la chemise d’hôpital (casaque, de fracture, chasuble) à l’intérieur du slip-filet (une sorte de culotte faite pour retenir les protections hygiéniques anatomiques). Ceci constitue alors une contention qui ne dit pas son nom et qui s’argumente par le fait que le sujet gratte sa protection et l’émiette (il neige). En réalité, la crainte est de voir des selles étalées partout. La conséquence est qu’il n’est pas possible pour le sujet de se toucher ou de se masturber.
Ensuquer (Verb. Bio.) : Se dit d’une personne plus ou moins droguée par les traitements psychotropes. Si une personne est trop agitée, le traitement n’est pas efficace ; si la personne est trop ensuquée, le traitement est trop efficace. Le prescripteur recherche l’équilibre entre la diminution des troubles et la qualité de vie.
Épuisement professionnel (Masc. RTFM) : L’épuisement professionnel est une forme de grève du cerveau subite et involontaire. Le moindre grain de sable dans l’engrenage est insupportable et vos collègues sont responsables de tous les maux. Personne ne se comprend plus et c’est la guerre des nerfs.
Fiche des tâches (Fem. RTFM.) : Document qui relate l’organisation du service au siècle dernier. Il permet de connaître une époque où le personnel était en nombre.
Homéostasie (Fem ; Bio) : Magie du corps pour garder un équilibre dans un milieu non équilibré tel que garder sa température dans les normes. Pour les personne les plus fragiles, l’homéostasie se confronte à la climatisation, pourtant indispensable dans un service de soin ou les sorties à l’extérieure sont l’exemption.
Loi du temps magique (Fem. RTFM.) : Principe selon lequel, peu importe le nombre de patients à traiter ou les tâches à accomplir, l’équipe de soins quittera le service à l’heure prévue, comme si une horloge magique régulait le rythme des soins.
Lune de miel : (Fem. RTFM.) : Période d’adaptation lorsque une personne accueillie arrive dans un nouveau service ou lieu de vie, pendant laquelle elle ne montre presque plus aucun trouble du comportement. Cette période contredit généralement les observations faites avant, et laisse place à une coopération avec les soignants ou les éducateurs, laissant penser que maintenant tout va bien. La lune de miel n’a pas vocation à durer, c’est pour cela qu’il ne faut pas confondre une concordance avec une causalité. Le bien-être apparent de la personne accueillie concorde avec son arrivée nouvelle, c’est-à-dire que les deux phénomènes coexistent. On ne peut pas encore dire que l’un explique l’autre car il faut plus de temps pour en être sûr. Si ce changement perdure après une période d’adaptation, la causalité peut être dite. Il est vrai que personne ne pense à un divorce pendant la lune de miel.
Médecine à la montre (Fem. RTFM.) : Pratique médicale qui limite le temps consacré à chaque patient à une durée très courte. Le temps entre chaque consultation est également pris en compte, mais les conséquences délétères de cette approche ne le sont pas. La fréquence accrue des visites des patients n’est pas un indicateur de leur état de santé, mais plutôt un reflet de leur capacité à suivre les prescriptions et recommandations.
Méthode (Fem. RTFM) : Les méthodes peut être définie comme la transformation systématique d’une philosophie éducative en un ensemble de principes, techniques et outils pédagogiques structurés, susceptibles d’être transmis, reproduits et commercialisés. Dans le cas de Montessori, sa réflexion philosophique sur l’apprentissage s’est cristallisée en une approche méthodologique précise : des supports éducatifs standardisés, des formations de professionnels, des écoles labellisées, créant ainsi un modèle économiquement viable et exportable à l’échelle internationale. Il serait particulièrement intéressant de réaliser une généalogie des méthodes éducatives, en traçant leurs origines philosophiques, leurs transformations historiques et leurs enjeux économiques.
Force est de constater que les méthodes financées pour les éducateurs d’enfants sont rarement transposées ou développées pour les éducateurs d’adultes, laissant un trou béant dans la continuité de la prise en charge, comme en témoigne l’exemple du Makaton pour les autistes.
Note d’information (Fem. RTFM.) : Document affiché en évidence visant à annoncer et détailler le déroulement d’une réunion qui sera de toute façon annulée. Il convient de préparer cette réunion quand même pour le jour où elle sera reprogrammée et de mettre à jour ses notes en fonction du contexte dans lequel elle s’inscrira au moment venu.
Patois (liste d’exemple) : A ne pas utiliser en situation d’urgence. (Merci au Urgence du Limousin pour leur participation)
- Engouniger : Faire une fausse route avec un aliment solide
- Entergoller : Faire une fausse route avec un aliment liquide
- S’entroper : se prendre les pieds dans quelque chose.
- Se gournifler : se goinfrer
- Chabròl, chabrot(Masc. Alim.) : Soupe enrichis de vin.
Perle du Limousin : agglomération de saleté en une matière solide à l’intérieur du nombril et qui se présente sous la forme d’une perle noire.
Pinocchio, Marguerite (Masc. Fem. Bio.) : Organe génital de l’humain ainsi désigné afin de prévenir l’intention de réaliser la toilette intime. Notez que Pinocchio est la substitution du petit oiseau, qualificatif peu flatteur que j’espère maintenant obsolète.
Placard (Masc. Bio.) : Un placard, dans la bouche d’un soignant, représente un hématome ayant une forme et une taille importantes. Il s’agit davantage de voir la projection d’un placard que de penser que le sujet s’est cogné contre celui-ci.
Pourri (c’est pourri) (verbe, RTFM) : Le terme « pourri » fait référence à une situation inacceptable où une personne et/ou son environnement est souillée de selles, nécessitant une réponse immédiate. Bien que ce mot puisse être perçu comme indélicat, il décrit une condition qui dépasse le simple inconfort, impliquant une atteinte à la dignité et à la pudeur du patient. Il prévient également qu’il sera nécessaire de se prémunir d’un matériel d’expert pour gérer la crise en toute discrétion.
Prendre le godet (verbe. RTFM) : Action consistant à exercer une pression avec le pouce sur une partie du corps pour observer si cela laisse une marque ou une empreinte par volumétrie. Cette méthode est utilisée pour évaluer l’état de la peau, notamment des œdèmes. Les changements de couleur et le temps que met la peau à revenir à son état initial sont également des indications de l’état cutané.
Quand il s’agit de discriminer l’origine cardiaque de l’œdème, vous pouvez entendre la formulation « test du doigt dans le beurre ». La forme du pouce reste imprimé dans l’œdème plusieurs secondes.
Premiers secours (Masc. ONISEP) : Les premiers secours sont multiples. Il y a ceux en santé physique, en santé mentale, pour les animaux, mais il existe aussi les derniers secours pour l’accompagnement des personnes en fin de vie. L’ensemble de ces formations s’adresse à tous les citoyens, pour que chacun puisse prendre soin d’autrui. Le soin n’est pas une histoire de professionnel mais de vivre ensemble.
Protocole (Masc. RTFM) : Un protocole est un document standardisé définissant une procédure précise à suivre. Il est l’objet d’une concertation ce qui implique plusieurs auteurs faisant autorité.
Aujourd’hui, on assiste à une inflation sémantique où tout devient « protocole » y compris les gestes propres et délégués. Cette novlangue bureaucratique transforme chaque acte banal en une procédure complexe, comme si la moindre action humaine ne pouvait exister sans être algorithmée par une autorité sans nom.
L’abus du terme « protocole » révèle une tendance à normaliser l’expérience, à transformer la spontanéité en une suite d’instructions, comme si la vie elle-même devait suivre une logique universelle. C’est la peur de mal faire ou d’être repris dans son travail qui est en jeu.
Rôle propre (masc. RTFM) : Le rôle propre désigne l’ensemble des tâches et responsabilités qui incombent à l’infirmière, initiées par elle-même, et qui se distinguent du rôle prescrit. On pourrait imaginer un « rôle sale », qui représenterait les tâches que l’infirmière n’aurait pas le temps d’accomplir, suscitant ainsi une certaine frustration, et qui seraient alors transférées à l’aide-soignante. Cette dernière exerce un rôle délégué et est formée pour réaliser les aspects non stériles du rôle propre de l’infirmière. Par ailleurs, l’agent de service hospitalier, ou la maîtresse de maison, se voit souvent confier des tâches de soins de nursing en raison d’un glissement de tâches. Il est également envisageable qu’une nouvelle catégorie de main-d’œuvre émerge pour prendre en charge les missions initialement attribuées à l’agent de service, réalisant ainsi les soins que l’aide-soignante effectue pour l’infirmière, qui, à son tour, exécute les responsabilités du cadre de santé.
Recul professionnel (Masc. Archéologie) : Capacité du professionnel à projeter sa pratique dans le temps et dans l’espace afin d’être lui-même spectateur de sa propre façon d’interagir avec autrui par anticipation. Cet outil reste peu utilisé car il génère des rires peu professionnels.
Selles (Fem. Bio.) : Les selles, ou plus communément appelées « caca », sont une préoccupation majeure pour l’auxiliaire de soins qui les note sur la feuille de suivi des selles. La « feuille caca » concerne également les principales transmissions, les températures à prendre, les rendez-vous, bref, tout ce qu’il faut savoir pendant son service et ce qu’il faudra transmettre à la fin. Le soignant « solaire » (voir tête dans le guidon), aura à cœur de décrire les selles qu’il aura observées pour indiquer l’état de santé. Il existe six degrés de description :
- Crottes de lapin : selles en multiples formes de petites boules, indiquent une déshydratation et de la constipation.
- Crottes de mouton : indiquent la constipation.
- Crottes bien moulées : indiquent un bon état de santé.
- Crottes en forme de saucisses : indiquent une bonne santé, mais qui peut être améliorée par une alimentation un peu plus variée.
- Selles boueuses ou mousseuses qui collent : indiquent un manque de fibres et un risque de déshydratation.
- Selles liquides : indiquent un coup de chaud, une intoxication, un excès de laxatifs et le besoin urgent d’hydrater la personne concernée.
Il existe des nuances dues à la qualité de l’effort sphinctérien. Par exemple, il peut être constaté des multiples serpentins plutôt qu’une saucisse.
Enfin, la couleur est également une indication. Par exemple, le jaune peut renvoyer à un problème biliaire, tandis que le noir peut s’expliquer par un apport de fer.
Serpillo-thérapeute (Masc. ONISEP.) : Personnel paramédical ou hôtelier qui est convaincu d’incarner le rôle d’un soignant en passant la serpillière. L’idée n’est pas bête en soi, bien que cet intervenant se distingue par l’absence de visée thérapeutique. Au contraire, il insiste sur le fait que l’action de passer la serpillière est un soin, niant toute interaction avec la personne accueillie.
Schéma corporel (Masc. Psych*) : Le schéma corporel est la projection non consciente du corps par le cerveau. Cela met en branle les organes, les tendons et muscles, la peau (et donc le langage). L’expression de ce schéma corporel permet au bébé de se tenir la tête, de marcher, de mettre des choses à la bouche pour les explorer. L’extériorisation de cette expression n’est autre que le dessin de bonhomme. Il est donc faut de parler de trouble du schéma corporel pour parler d’une personne qui se lave dans un ordre qui lui appartient. En effet, une personne qui choisie de se laver les fesses en premier à conscience de ses fesses. Il s’oppose à l’image de soi, c’est à dire l’idée qu’on se représente de son apparence.
Sucer le nerf (Verb, RTFM.) : Un professionnel qui vous épuise par sa simple présence vous suce le nerf. En tout cas, c’est un moyen de le verbaliser qui fait rire et donc passe mieux…
Syndrome de Fort Boyard (Masc. RTFM.) : Le « syndrome de Fort Boyard » dans un contexte sanitaire se manifeste par un envahissement constant des soignants, qui se retrouvent à courir d’une tâche à l’autre sans répit, comme dans un jeu télévisé. Dans cette course effrénée, ils n’ont pas le temps de faire une pause, de se rendre aux toilettes ou de réfléchir à leurs actions, ce qui les pousse à fonctionner en mode automatique. Par exemple, ils peuvent ne pas réaliser qu’ils sont tachés, illustrant ainsi comment cette pression les empêche de prendre soin d’eux-mêmes et de porter une attention adéquate aux détails essentiels dans les soins aux patients. Ce phénomène d’épuisement souligne les défis liés à la surcharge de travail et à l’urgence omniprésente dans le secteur de la santé.
Le syndrome précuspulaire (Masc. RTFM) : Le syndrome crépusculaire, appelé « sundowning » en anglais, décrit les changements de comportements d’un groupe en institution quand survient une rupture : changement d’équipe, perte de repères liée à la tombée de la nuit, ou toute transition perturbatrice. Ce phénomène se caractérise par une agitation, confusion et anxiété accrues chez les personnes atteintes de troubles cognitifs face à ces ruptures. Comme au chant du coq qui marque l’aube, ces transitions agissent tel une perturbation, un trou qui désorganise les repères comportementaux du groupe institutionnel. Ces trous, qu’ils soient humains (relève d’équipe) ou environnementaux (luminosité), provoquent une désorientation collective qui n’épargne pas les professionnels.
Tartinotérapie (Fem. RTFM) : Pratique visant à appliquer méthodiquement des produits hydratants ou protecteurs sur la peau, à la manière d’une tartine, selon les besoins spécifiques de chaque zone et de l’état cutané.
L’arsenal thérapeutique offre 6 solutions parmi les plus répandues.
- Cérat de Galien : pour les peaux sèches et abîmées, très utile pour les talons et les peaux calleuses. À base de cire et d’huile.
- PGV (Paraffine-Glycérine-Vaseline) : pour les zones qui desquament, hydrate facilement les zones étendues.
- Liniment oléo-calcaire : pour les petites rougeurs dans les plis, apaise et protège, mais aussi pour nettoyer la peau. À base d’huile d’olive, souvent produit en label Bio. Sert aussi en deuxième couche avec une application d’huile essentielle (vous pouvez lire LinTree comme abréviation pour le soin -huile essentielle Teatree puis Liniment -).
- Huile d’amande douce ou HAD : pour les membres très secs, nourrit en profondeur, souvent produit en label Bio.
- Dexpanthénol : pour la peau abîmée, protège de l’acidité des selles, favorise la cicatrisation et la réparation.
- Huile de germe de blé : pour les sécheresses extrêmes. Coûte très cher, peut être mélangé avec du HAD.
Pour tartiner, il faut de l’expérience et du discernement. Pour bien faire, il faut choisir son produit et sa quantité au premier coup d’œil, généralement en couche mince pour bien faire pénétrer, mais ce n’est pas si facile. Aussi, il arrive de rencontrer des situations drôles si l’infirmière passe après et n’arrive pas à poser un pansement, ou que la personne se relève et glisse à cause de pieds gras, ou ne puisse saisir son déambulateur à cause de mains grasses.
Enfin, le mot tartiner peux avoir un autre sens qui n’a rien à voir avec la tartinotérapie, et qui est employé par discrétion pour demander une aide à un collègue, qui apportera un chariot de soin et de ménage afin de nettoyer les selles qu’une personne aura étalée sur elle ou sur son environnement.
Tempête, prendre la (expression) : Il s’agit de la consigne de l’infirmière, qui tient la consigne du cadre, qui tient la consigne de l’ARS, qui tient la consigne du ministère de la Santé, qui tient la consigne d’un obscur élu, de prendre la température de manière systématique, trois fois par jour et pour tous les accueillis d’un service (contexte du Covid-19). Vous pouvez entendre au retour qu’une personne « chauffe » si la prise de température avait été utile.
Si une infirmière vous demande de découvrir un patient parce qu’il chauffe, cela ne veut pas dire de retirer tout le textile, mais d’en laisser un seul, soit la casaque, soit le drap.
Test à l’eau oxygénée (Verb. Bio.) : Si une infirmière vous demande de faire un test oxy, il est probable qu’il s’agisse de tester les selles du patient à la recherche de sang. Si les selles moussent en réaction, ce n’est pas bon signe
Test du pli cutané (Masc. RTFM) : C’est un geste clinique qui consiste à pincer la peau pour former un pli, permettant d’évaluer l’élasticité et l’hydratation cutanée. Si la peau se remet en place immédiatement, cela indique une bonne hydratation. En revanche, si le pli persiste ou met du temps à disparaître, cela peut être un signe de déshydratation. Cependant, la personne très âgée peut avoir la peau parcheminée, elle sera alors dépourvu d’élasticité car c’est le peau elle même qui est déshydraté.
Tête dans le guidon, la (Fem. RTFM) : État dans lequel se trouve le professionnel qui lui permet d’assurer ses missions jour après jour, sans se plaindre ni perdre patience. Cet état inhibe l’initiative et le pouvoir créatif. Par conséquent, avoir la tête dans le guidon favorise la routine et interdit la nouveauté. Cela s’oppose à avoir la tête dans les nuages. Ceux qui ont la tête dans le guidon qualifient ceux qui ne l’ont pas d’être dans les nuages, d’être des artistes, des rêveurs, des marginaux ou même parfois des joyeux fous.
Torcheculrologue (Masc. ONISEP.) : Intervenant surqualifié dont les tâches sont réduites à l’activité susmentionnée, pour le plus grand bonheur des fessiers des personnes âgées.
Toupiner (Verb, TDC) : Action d’une personne en errance qui consiste à manipuler toutes sortes de choses sans but précis. Ce comportement peut être l’équivalent des peintures réalisées par les tout-petits, qui deviennent invariablement de couleur kaki.
Transfert (Masc. RTFM.) : Pour se déplacer d’un endroit à un autre lorsqu’on est dépendant, il est nécessaire de recevoir de l’aide pour effectuer un transfert, par exemple pour aller aux toilettes, au lit, ou passer de la position assise à la position couchée, et vice versa. Cette notion est considérée comme un besoin fondamental, car si une personne ne peut pas se déplacer, elle ne peut pas non plus manger ou éliminer.
Si un soignant vous demande une minute de votre temps pour l’aider à réaliser un transfert, c’est important. Il existe une technique appelée « mode câlin », où la personne aidée enroule ses bras autour du cou de l’aidant, qui place ses mains dans le bas du dos de l’aidé. L’aidant fléchit les genoux en position de chevalier servant, puis se redresse, entraînant l’aidé avec lui. Ensuite, assis sur le bord du lit, l’un soulève les pieds tandis que l’autre accompagne la rotation en mode « princesse » (ou « sirène ») pour positionner la personne au lit. C’est ce que l’on appelle le combo câlin-princesse.
Trotinothérapeute (masc. ONISEP) : Le Trotinothérapeute est un soignant qui accompagne des personnes ayant besoin de maintenir leur station debout et leur équilibre, mais qui passent la majeure partie de leur journée en fauteuil. Théoriquement, il est recommandé de faire marcher ces personnes au minimum 3 minutes par jour pour préserver leurs capacités. Cependant, le Trotinothérapeute se demande souvent s’il ne nuit pas involontairement à la posture et à la marche de ses patients, par manque de formation adéquate. Malgré ces doutes, le Trotinothérapeute est conforté par la bonne humeur que cette activité apporte dans les couloirs, où elle a lieu une fois par mois (le couloir étant plus facile à gérer qu’un environnement plus stimulant et évite les virages). Finalement, il serait plus pertinent d’organiser une « boom » (une fête) à l’EHPAD, car l’excitation de cette activité favoriserait la mobilité sans induire de troubles.
Vernis (Masc, RTFM.) : Il s’agit de la capacité à cacher un trouble mnésique en donnant le change. Ce n’est pas une capacité d’élaboration préservée, mais plutôt l’expression du néant à la hauteur du trouble. La problématique réside dans la fissure du vernis, qui met en danger le sujet. À ce moment-là, le cocasse peut émerger face à la différence entre le vernis et la réalité. Par exemple, une dame atteinte d’Alzheimer peut accueillir chaleureusement sa famille sans pour autant les reconnaître, tout en incluant le voisin que tout le monde déteste, sans autre forme de discrimination. Autant en rire de manière bienveillante.
VMC (Fem. RTFM. Abrev.) : Visage-Main-Cul, soit les parties choisies par l’intervenant pour réaliser une toilette en moins de 12 min, habillage compris. Cette pratique est privilégiée les samedis, dimanches et jours fériés. Veuillez noter que ledit intervenant ne perçoit pas de prime de férié le samedi pour justifier de sa pratique des VMC. En revanche, cette pratique prend tout son sens au coucher lorsque les soins les plus personnalisés ont été faits lors d’un premier tour avant le repas.
Noms propres
Biengen De, Hildegarde (1098-1179) : Hildegarde de Bingen est une moniale du Moyen Âge, connue pour ses compétences en médecine.
Dans ces écrits, comme « Physica » et « Causae et Curae », elle explore les propriétés des plantes et leur utilisation pour traiter diverses maladies, tout en intégrant une approche qui relie le corps, l’esprit et l’âme. Hildegarde a également souligné l’importance de l’alimentation et de l’hygiène pour maintenir une bonne santé.
En plus de ses travaux médicaux, elle est célèbre pour sa musique, ayant composé des chants qui sont parmi les premières compositions musicales connues. Son héritage continue d’inspirer ceux qui s’intéressent à la médecine naturelle et à la spiritualité.
Canguilhem, Georges : (1904-1995) était un médecin et philosophe français, agrégé de philosophie et docteur en médecine. Il a marqué l’épistémologie médicale par ses réflexions sur les concepts de norme et de normalité.
Dans « Le Normal et le Pathologique » (1943), Canguilhem interroge ce qui est normal et pathologique et propose que ce soit le patient qui détermine s’il est malade. Ce médecin pousse la réflexion comme seul un philosophe le peut et rend le pouvoir au patient sous la forme d’une négociation, d’une pédagogie de la guérison, remettant en question l’autorité médicale traditionnelle dans la définition de la maladie.
Kübler-Ross, Elisabeth (1926-2004) était une psychiatre et psychologue suisse-américaine, pionnière des soins palliatifs et de la thanatologie (étude de la mort). Elle a révolutionné l’approche de la fin de vie et du deuil par ses recherches sur les processus psychologiques liés à la mort.
Dans « On Death and Dying » (1969), Kübler-Ross propose le célèbre modèle des cinq étapes du deuil : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Ce modèle, initialement développé pour les personnes en fin de vie, s’est étendu à toutes les formes de perte et de changement majeur. Ce modèle peut apparaître rigide mais il n’impose pas un ordre pour ces étapes, ni de devoir les vivre toutes.
Miller, Alice : (1923-2010) était une psychologue, psychanalyste et chercheuse suisse d’origine polonaise.
Alice Miller nous met en garde contre la célèbre injonction « C’est pour ton bien (1980) ». Elle développe le concept de « pédagogie noire » et nous invite à replacer le sujet – l’enfant – au cœur de notre action éducative.
Montessori, Maria (1870-1952) : Maria Montessori, médecin psychiatre et pédiatre italienne, a révolutionné la pédagogie au début du XXe siècle. Elle a développé une méthode éducative centrée sur l’enfant, valorisant son autonomie et son développement naturel. Sa principale contribution scientifique réside dans l’observation des processus d’apprentissage, montrant que chaque enfant a un rythme et des capacités uniques, nécessitant une approche personnalisée. Montessori a créé des outils pédagogiques spécifiques et un cadre éducatif permettant à l’enfant de développer sa créativité, sa concentration et son indépendance. Son approche, aujourd’hui reconnue internationalement, a profondément transformé la conception de l’éducation et du rôle de l’adulte dans l’apprentissage.
Ogien, Ruwen (1947-2017) : était un philosophe libertaire français.
Dans « L’Éthique aujourd’hui : maximalistes et minimalistes (2007) », Ruwen Ogien insiste sur le principe minimaliste « Ne pas nuire aux autres, rien de plus » dans une réflexion éthique antipaternaliste et démonte un à un les arguments des principaux penseurs de l’histoire contre la police morale.
Rogers, Carl : (1902-1987) était un psychologue américain, pionnier de la psychologie humaniste et créateur de l’Approche Centrée sur la Personne (ACP). Il a révolutionné la psychothérapie en développant une méthode non-directive basée sur la confiance en la capacité d’autoguérison de l’individu.
Rogers s’interroge fondamentalement sur « qu’est-ce qui rend l’éthique possible » dans la relation thérapeutique. Il développe le concept de validation comme pilier de sa pratique : valider les émotions, c’est à dire essayer d’écouter activement et sans jugement, en aidant à identifier et clarifier la pensée et la problématique pour que la personne trouve elle même une issue.
Salerne De, Trotula (XIéme siècle) : Trotula de Salerne, médecin du XIe siècle, est souvent considérée comme l’une des premières femmes médecins de l’histoire. Elle était notamment pédiatre, gynécologue, obstétricienne et professeure. Trotula a œuvré pour l’hygiène des hommes et des femmes, utilisant l’alcool pour désinfecter. Elle a également mis l’accent sur la nécessité de soigner à la fois le corps et l’esprit, reconnaissant que la douleur physique et la souffrance psychique sont interconnectées. Son héritage ne fait qu’apparaître à la surface des connaissances
Sullivan, Anne (1866-1936) : Anne Sullivan, éducatrice états-unienne est célèbre pour avoir éduqué Helen Keller, une enfant aveugle, sourde et muette, en développant des méthodes pédagogiques révolutionnaires. Elle a démontré qu’un handicap sensoriel n’est pas un obstacle à l’apprentissage, en utilisant notamment la technique de communication par l’alphabet dans la paume de la main. Son approche innovante a permis à Helen Keller de devenir une écrivaine, conférencière et militante célèbre, brisant les préjugés sur les capacités des personnes handicapées. Sullivan a profondément influencé la science de l’éducation en promouvant une pédagogie individualisée et inclusive. Son héritage est celui d’une méthode d’enseignement centrée sur la compréhension et le respect de chaque individu, quelle que soit sa condition.
Winckler, Martin (1955-) : Martin Winckler est un médecin et écrivain français, reconnu pour son engagement dans le domaine de la santé sexuelle et de l’éducation à la sexualité. Il met un point d’honneur à informer de manière exhaustive ses patients, afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées concernant leur santé. Winckler considère que le médecin agit comme un copilote, tandis que le véritable pilote est le patient lui-même. Cette approche favorise l’indépendance des patients et garantie la possibilité de bénéficier de ce que la loi permet. Il est également très à cheval sur la médecine qui a fait ses preuves, insistant sur l’importance de baser les pratiques médicales sur des données scientifiques solides, ce qui permet d’éviter des examens à tout bout de champ et qui ne servent à rien.